Formaldéhyde
Le formaldéhyde est un produit génotoxique et un irritant de l’appareil respiratoire et des muqueuses oculaires. En 2004, le Centre international de recherche sur le cancer l’a classé cancérogène certain pour l’Homme (groupe 1), sur la base d’un excès de cancers du nasopharynx observé lors d’expositions professionnelles. Le formaldéhyde se caractérise par une forte réactivité avec les tissus biologiques au site de contact, ce qui explique son faible passage dans le sang. C’est une substance ubiquitaire des espaces clos. Les principales sources d’émission sont les produits de construction, de décoration et d’ameublement (plus particulièrement les panneaux de particules), les produits domestiques (produits nettoyants, peintures, vernis, colles, cosmétiques...) et les combustions sous toutes leurs formes : cuisinières, chaudières, cheminées d’agrément ainsi que le tabagisme ou l’utilisation d’encens. La contribution de l’air extérieur est en général faible.
L’Agence française de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail (Afsset) a proposé en 2007 deux valeurs guides de qualité d’air intérieur (VGAI) concernant le formaldéhyde : l’une, de 50 μg/m3 en moyenne sur 2 heures, pour une exposition de courte durée, l’autre de 10 μg/m3 pour une exposition chronique. Ces valeurs correspondent à des niveaux d’exposition auxquels, en l’état actuel des connaissances, aucun effet délétère ne devrait être observé dans la population générale.
Par contre, ces valeurs guides, strictement fondées sur des critères sanitaires, n’informent pas sur les « seuils d’action », c’est-à-dire les niveaux de concentration à partir desquels des actions de protection de la santé doivent être mises en oeuvre. C’est pourquoi la Direction générale de la santé (DGS) a demandé au Haut Conseil de la santé publique (HCSP) d’élaborer des « valeurs de référence » pour fixer dès maintenant des niveaux à ne pas dépasser dans les bâtiments neufs ou rénovés, et pour engager, si nécessaire, des actions correctives dans les bâtiments existants, avec une modulation de ces actions et de leur délai de mise en oeuvre en fonction des concentrations mesurées.